Le contrat première embauche
Encore une initiative politique en faveur de l'emploi qui risque d'avorter avant d'avoir vu le jour!...Une de plus qui vient renforcer le sentiment d'une France qui persiste et signe dans son comportement de "has been".
Sur le fond, même si les mesures d'accompagnement du CPE méritent vraisemblablement être renforcées, personne ne peut comprendre en quoi un chômage "stable" est préférable à un emploi précaire, la précarité de ce dernier restant à démontrer. Par ailleurs ce contrat s'applique, comme son nom l'indique, à un premier emploi et ne concerne qu'une frange très précise des demandeurs en matière d'âge et de diplôme, excluant notamment et celà mérite d'être souligné, la population universitaire! Enfin il est toujours aussi surprenant de constater combien les les "patrons" sont diabolisés, au point qu'il est admis par hypothèse, qu'ils n'embauchent que pour mieux pouvoir licencier! Curieusement et c'est peut être le plus regrettable, très peu des jeunes gens sondés par la presse (Mais il y en a eu!), ne considère le CPE comme une chance qui leurs serait offerte de démontrer leur valeur, l'essentiel étant bien d'avoir un pied dans la place!
Sur la forme cette affaire est beaucoup plus grave car elle démontre une fois de plus que notre démocratie se porte mal, dévoyée la plupart du temps par ceux qui s'en revendiquent. En effet, en France la loi n'est plus du ressort de la représentation nationale mais de "la rue". Le paradoxe, c'est que sous le couvert rassurant d'une forme "d'expression populaire", se cache une véritable dictature qui ne dit pas son nom. Car il s'agit bien d'un système politique à en juger par la fonction de ceux qui l'anime et jusqu'à preuve du contraire non représentatif, et de très loin, d'une majorité. La manifestation du 7 mars, en admettant même qu'elle ait rassemblé sur l'ensemble du territoire 1 000 000 de participants, n'est certainement pas le reflet d'un mouvement de masse spontané anti-CPE. Composée d'un ensemble hétéroclite de politiques de l'opposition à la conquête du pouvoir, de syndicats en mal d'adhérents, d'étudiants pas ou peu concernés par le sujet et de scolaires trop heureux de faire l'école buissonière, elle n'était pas vraiment convaincante. Quant aux chiffres des 40 universités sur 74, cités par certains média, qui depuis seraient en grève, ils sont l'archétype de l'information tronquée. Peut être que 40 universités sur 74 sont en situation de blocage, mais combien d'étudiants en sont à l'origine?
Lorsque la jeunesse, victime de cette manipulation, se réveillera, il sera peut être trop tard. Comment peut elle refuser un dispositif d'aide à l'emploi sans même l'avoir testé, lui préférant le chômage? Comment peut elle être aveugle au point de ne pas s'apercevoir que leurs soit-disant défenseurs, y compris dans leurs rangs, ont des préoccupations immédiates bien loin de celles suscitées par le CPE? Qui leurs a laissé croire qu'un emploi est un droit que l'Etat et les patrons sont sensés satisfaire n'exigeant aucune contrepartie de l'employé. Contrairement à ce que cherchent à leurs faire croire les bonnes âmes qui les entraînent dans la rue, l'emploi qu'ils revendiquent à juste titre sera beaucoup plus le fruit de l'énergie qu'ils auront su y mettre pour le conquérir et le garder que celui d'un Etat protecteur.
Quant à vous Messieurs les Politiques, qui vous plaigniez de la détérioration de votre image, vous ne faites que récolter ce que vous avez semé. Le comportement des leaders de la Gauche (Mais la Droite n'est pas exempt de reproches!) donnent la nausée. Intelligents et cultivés, parfaitement capables de saisir toutes les subtilités de la loi sur le CPE, ils n'ont pas hésités à s'engouffrer dans la brèche (quand ils n'en sont pas à l'origine) de la désinformation pour tenter de servir leurs intérêts. Le plus écoeurant ce n'est pas votre ambition, mais la malhonnêteté dont vous êtes capables de faire preuve pour la satisfaire.
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