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pensées en vrac
3 mai 2006

De monsieur Luc Ferry

Je ne résiste pas à l'envie de faire profiter à d'éventuels lecteurs (force est de constater qu'ils ne "se bousculent pas au portillon"!) de quelques pensées volées dans l'un de ses interviews (Quotidien "Aujourd'hui en France" du dimanche 30 avril 2006) à propos de la sortie de son ouvrage "Apprendre à vivre", à monsieur Luc Ferry, ministre malheureux, mais incontestablement philosophe éclairé.

Je le fais sans logique précise, tant elles me paraissent, même prises isolément, riche d'enseignements. Moi qui n'étais pas un adepte de la philosophie, jamais je n'aurais pensé qu'un jour je pourrais m'y intéresser. Afin de replacer cet ouvrage dans son contexte, je me dois de préciser qu'il s'agit d'un traité "à l'usage des jeunes générations", précisemment celles qui récemment se sont laissées bercées par le chant des sirènes de l'UNEF.

-  "L'une des grandes finalités de la vie humaine, c'est d'arriver à surmonter les peurs. Il y a des peurs physiques, sociales, psychologiques - du noir, des arraignées, de l'avion. Et puis il y a la mort, la plus grande des peurs..."

- "Depuis trente ans, depuis la naissance de l'écologie, on assiste à une véritable prolifération des peurs. On a peur de tout : de la vitesse, du poulet, de l'alcool, du tabac, du sexe, de l'effet de serre, de la mondialisation, de l'Europe, des OGM, de la côte de boeuf...La peur a toujours existé, mais la grande nouveauté c'est qu'il ne s'agit plus, comme quand j'étais petit, d'un sentiment honteux que l'on doit surmonter. Au contraire, elle peut être vécue de façon positive, affichable. Et celà on le doit à l'écologie contemporaine, qui a voulu faire de la peur un facteur de sagesse. Cette peur, une partie de la jeunesse l'incarne aujourd'hui, plus qu'aucune autre génération".

- "Dans le passé les mouvements révolutionnaires étaient audacieux, le risque était valorisé. Se révolter contre l'ordre établi, c'était chercher à innnover. Depuis quelques années, les mobilisations de la jeunesse visent à préserver l'existant : en 2003, l'UNEF a manifesté sur le thème "touche pas à ma retraite", thème qui aurait fait hurler de rire en 68!".

- La crise du CPE ne m'a pas choqué. Mais soyons sérieux, avoir 20 ans en 1914, en 1939 ou même dans les années 1950 pendant la guerre d'Algérie, était ce vraiment plus facile et plus rassurant qu'aujourd'hui? Etre jeune en 2006 à Bombay, à Alger ou à Bagdad, est ce le pied?"

- "Malgré tous les défauts qu'on lui prête, la société française offre une formation à tous les jeunes jusqu'à 16 ans. En trente ans de professorat, je n'ai jamais vu un étudiant qui voulait travailler ne pas s'en sortir. Jamais! Celà ne veut pas dire qu'il ne faut pas aider les plus démunis. Mais leurs répéter qu'il n'y a aucun moyen de s'en tirer, que l'Univers dans lequel ils entrent est "pourri" est une très mauvaise pédagogie...Je déteste le discours anti-jeunes. Mais ce que je supporte encore moins, c'est le discours jeuniste...On s'est mis à genoux devant les jeunes, devant leur "magnifique conscience politique", alors que ce mouvement aura essentiellement exprimé la colère et la peur".

- "Depuis 1789, notre culture politique reste marquée plus qu'aucune autre, par le couple Révolution - Contre-Révolution. Nos débats sont terriblement dogmatiques, parfois haineux, toujours agressifs...Dans la France actuelle, je suis frappé de retrouver deux discours durs : ATTAC d'un côté et le FN de l'autre. Au milieu, c'est le marais, la majorité silencieuse...".

- "Même pour les plus jeunes, il est à la limite plus sexy d'aller voir chez ATTAC, voire au Front National que de s'inscrire dans le sillage d'un ROCARD, d'un DELORS ou d'un BARRE. C'est frappant de constater à quel point ces personnalités, que tout le monde respecte, n'ont aucun héritier. ..Le problème de notre pays c'est que l'homme de gauche est de mauvaise foi et l'homme de droite aveugle".

- "En me confiant le ministère de l'Education, c'est comme si l'on m'avait donné un cheval magnifique. Je voulais aller quelque part avec lui, mais je me suis rendu compte que le jeu c'était le rodéo. Le but n'était pas d'avancer, mais de rester sur la bête le plus longtemps possible".

- "La vérité c'est que les ministères se sont transformés à 150% en agence de communication. Ce n'est rien d'autre et surtout pas de l'action...".

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